Courchevel : la crête du Mont Charvet
Jeudi 27 Août 2020.
Le beau temps est annoncé pour les 3 participants de cette randonnée de fin de saison estivale.
Une classique plutôt sportive qui peut se faire au départ de Courchevel ou Pralognan, avec au choix de multiples sentiers.
Alors que la majorité des topos sont au départ de Pralognan, nous choisissons de partir de Courchevel, du parking du lac de la Rosière.
Il fait 10°C à 8h30 au moment du départ, donc on ne s'attarde pas trop sur le parking.
Nous partons au Sud-Est en longeant le torrent de la Rosière, direction la vallée des Avals.
Passage près de la cascade des Poux où un éboulement s'était produit il y a quelques années, condamnant cet itinéraire.
Le tracé a été modifié avec la construction de solides passerelles.
Nous arrivons bientôt dans la vallée des Avals au Plan de la Porte.
Nous traversons cette vallée jusqu'au lieu-dit "Le Biol".
Un peu plus de 510 mètres de dénivelé et nous arrivons au Col de la Grande Pierre à 2393 mètres d'altitude.
Ici arrive le sentier du Couloir de la Grande Pierre en provenance de Pralognan.
La vue est magnifique de toutes parts.
C'est le début du sentier de la crête (environ 3 km.) qui sépare les vallées de Courchevel et Pralognan.
Petite explication trouvée sur un site internet concernant la particularité de ce massif.
Mais pourquoi ce relief si particulier ?
Pour répondre à cette question, il faut revenir entre -250 et -200 millions d’années. Rien que ça ! À cette époque nommée le Trias, le climat est très différent du climat actuel, il n’y a pas vraiment de continent (continent unique = “Pangée”), les Alpes n’existent pas encore et les dinosaures se portent encore bien.
En bordure de ce qui deviendra l’Europe, il faut imaginer de grandes étendues marines peu profondes. Comme en Camargue aujourd’hui, il devait y avoir de vastes étangs qui étaient le siège de dépôts par évaporation de l’eau de mer. Et comme les dinosaures n’étaient, a priori, pas très fans de sel pour assaisonner leurs salades ou leurs proies, personne n’a eu l’idée d’exploiter ces marais salants.
Ainsi, le sulfate doublement hydraté de calcium (CaSO4.2H2O pour les fans de chimie), qui constitue le premier dépôt de marais salants a pu s’accumuler sur d’importantes épaisseurs durant des millions d’années. Après consolidation (ou diagenèse pour les puristes = compactage, assèchement, etc. ), ces dépôts progressifs ont formé une roche nommée gypse. Il s’agit donc d’une roche d’origine évaporitique, une forme de sel.
Pour simplifier, la crête du Mont Charvet n’est donc rien d’autre qu’un grand tas de sel consolidé !
Et comme tous les sels, le gypse est soluble dans l’eau. À chaque pluie, des particules de gypse passent en solution dans l’eau. L’érosion en est donc largement facilitée. Et vu que cela dure depuis des millions d’années, on observe aujourd’hui des formes érosives peu habituelles.
La forme érosive la plus caractéristique des gypses est la “doline”. Il ne s’agit rien d’autre qu’un trou de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres de diamètre lié à la concentration des eaux de pluie. Au fond du trou, c’est le départ d’un réseau d’écoulements souterrains.
On peut retrouver ce type de roche composée de gypse au Petit Mont-Blanc à quelques encablures du Mont Charvet.
Ce qui caractérise ce type de relief est qu'il est parsemé d'innombrables cratères.
Si l'itinéraire aérien ne présente pas de réelle difficulté, les personnes sujettes au vertiges doivent cependant être prudentes, le sentier se résumant par endroit à un simple pont entre 2 cratères.
À partir du col de la Grande Pierre le sentier présente un profil descendant mais avec une succession de descentes et légères remontées.
Le panorama est remarquable des 2 côtés de ce sentier : la Grande Casse, le glacier de la Vanoise, le Grand Bec de Pralognan, la Lauzière, Polset, l'Aiguille du Fruit, etc... avec au loin le Mont-Blanc.
Nuage lenticulaire sur le Mont-Blanc (appelé l'âne du Mont-Blanc) qui annonce l'arrivée prochaine d'une perturbation.
Cela sera vérifié le lendemain, nous avons eu de la chance ce Jeudi.
Au fur et à mesure de notre progression nous découvrons la station de Couchevel à notre gauche puis Pralognan à droite.
Nous arrivons au Col de la Dent d'où part à droite un sentier qui descends à La Croix puis Pralognan puis un autre à gauche vers le lac de la Rosière.
Nous continuons tout droit pour arriver au Col de la Chal.
De là de nouveau 2 sentiers, à gauche direction la Rosière et à droite Planay.
Nous entamons alors une forte remontée en direction de la Dent du Villard.
Bien que moins spectaculaire que la première partie de la crête cette section est vraiment très agréable à parcourir.
Nous évitons le sommet de la Dent du Villard pour entamer la descente qui s'annonce très longue.
La descente se fait sur un large sentier très agréable mais interminable.
Vers la cote 1890, nous prenons une variante qui devrait raccourcir un peu la descente.
Mauvaise idée, la première partie du sentier suit correctement le tracé de la carte bien qu'encombré par quelques arbres mais à mi-chemin le sentier remonte et les derniers cinquante mètres sont carrément scabreux pour rejoindre la piste principale.
Dernière variante, nous prenons à droite le sentier qui conduit à un belvédère sur le lac et la via ferrata puis nous continuons à descendre sur ce sentier pour rejoindre une piste plus large qui remonte fortement pour arriver à l'extrémité du lac de la Rosière.
Magnifique endroit que ce lac très bien aménagé et beaucoup de monde par cette belle journée.
Traversée du lac sur le ponton puis nous arrivons sur le parking.
C'est une randonnée qui se mérite, 15km avec plus de 1100m de dénivelé mais qui ne laisse pas indifférent.
